Trois questions à Rémi Courgeon

Dans la lignée de Brindille, l’héroïne de Ta peau contre la mienne fait preuve de force et de détermination. Rémi Courgeon signe un magnifique album western au féminin.

Une nouvelle figure féminine forte, la relation homme-animal comme sujet principal, Ta peau contre la mienne est-il un album engagé ?

Faire un album, c’est toujours un engagement. Un adulte qui raconte une histoire à un enfant a toujours plus de responsabilité vis à vis de son lecteur que quand la relation auteur/lecteur se fait d’adulte à adulte. Même l’histoire la plus légère peut avoir une influence. Alors, quand on raconte une aventure rude qui contient de la colère, comme Ta peau contre la mienne, même si on se trouve dans le folklore du Western, tout ce qu’on va y raconter a de l’importance. J’avais envie de parler de respect des animaux, de la nature, à un moment de ma vie où j’ai parfois honte d’être un humain, et où je préfèrerais être un oiseau, un arbre ou un cheval.

Votre technique est différente de celle des précédents albums. Pourquoi ce retour du dessin au crayon ?

Changer d’outil, de support, de manière de travailler, c’est éviter de se répéter sans cesse. Une façon de ne pas s’ennuyer pour ne pas ennuyer le lecteur. J’avais envie de retrouver du velouté dans les lumières, du modelé sur la robe des chevaux. Ce crayon qui glisse sur un papier épais m’a apporté cette sensualité que j’avais envie de transmettre. Comme la caresse d’une main d’enfant sur la joue d’un cheval.

Ta peau contre la mienne est-il une résurgence de vos souvenirs d’enfance ?

J’avais tellement envie de faire du cheval, quand j’étais gamin, que je passais tout mon temps à les dessiner. Mais j’avais une petite scoliose et ma mère a décrété que ça serait mauvais pour moi. Ma grande sœur y a eu droit, elle, et c’est peut -être pour ça qu’elle est incapable de dessiner un canasson !

Écoutez Rémi Courgeon présenter son nouvel album Ta peau contre la mienne (1’54) :