Trois questions à Bernard Friot

Au milieu des années 70, Bernard Friot devient professeur de lettres classiques puis formateur à l’école normale de Guebwiller. Il commence à écrire des histoires courtes et surprenantes pour les enfants en difficulté qu’il côtoie. Jusqu’au jour où une institutrice lui conseille d’envoyer ses textes aux magazines Toboggan (Milan) et Pomme d’api (Bayard). Il faudra alors plus de dix ans pour que l’écriture et la traduction deviennent son métier à part entière.


Bernard Friot est devenu l’auteur emblématique des éditions Milan. Aujourd’hui, il répond à nos questions et nous propose une « Histoire Minute » en vidéo.


Quel ouvrage vous a rendu le plus fier ?

Deux ouvrages qui transmettent ce que j’ai appris en écrivant : La Fabrique à histoires (Milan) et L’Agenda du (presque) poète (La Martinière). C’est bien de donner à lire, mais encore mieux, selon moi, de donner à écrire. De permettre à chacun de dire ce que lui seul peut dire, car chacun a une expérience singulière de la vie.

Sentez-vous une évolution dans votre écriture depuis le début de votre carrière ?

Oui. J’ai toujours cherché des formes nouvelles, et j’intègre de plus en plus des éléments graphiques dans l’écriture. Je ne pense pas seulement au texte, mais au livre, en utilisant toutes les ressources qu’il permet.

Je traduis aussi de l’italien ! Traduire, c’est établir le dialogue, aider à comprendre ce qui est, pour certains, étranger. C’est aider à accueillir ce qui vient d’ailleurs. Une belle mission, non ? Et puis, c’est un formidable travail sur la langue, le texte, qui permet aussi de mieux connaître sa propre langue.

Depuis 30 ans, plus d’un million d’exemplaires de la série Histoires pressées ont été vendus. Que vous inspire cet immense succès ?

À vrai dire, pour moi, c’est très abstrait : je ne suis pas là quand les lecteurs achètent les livres ou les empruntent en bibliothèque. Cela ne devient réel que lorsque je rencontre le public… mais alors j’aimerais lui parler des livres que je viens de publier ou que j’écris ! Ce qui me rend le plus heureux, c’est de savoir que les Histoires pressées sont souvent lues à haute voix, partagées entre enfants ou entre jeunes et adultes, bref, que, d’une certaine façon, elles permettent aux lecteurs de prendre la parole.


Plus d’informations à retrouver sur le site La Fabrique à Histoires de Bernard Friot.